Envoyé spécial à Mitrovica. Les affichettes sont partout et toutes identiques : juste un portrait du président russe Vladimir Poutine, sans un slogan, sans une signature. Les premières sont apparues il y a déjà quelques semaines sur les murs de Mitrovica, dans la partie serbe de cette ville divisée du nord du Kosovo, et nul ne sait qui les a posées. Elles sont sur les vitrines des magasins ou à l'intérieur des cafés comme autant d'images saintes. «Il n'y a que Poutine qui puisse encore nous sauver, mais nous aurions quand même préféré que ce soit la France comme durant la Première Guerre mondiale», soupire Mili Miskovic, ingénieur retraité, qui tient désormais un petit kiosque. Quelque 50 000 Serbes, dont bon nombre de réfugiés venus d'autres parties du Kosovo, vivent dans cette région au nord de la rivière Ibar. Ils veulent le maintien - même formel - de la souveraineté de Belgrade alors que les Albanais (90 % de la population) exigent l'indépendance de cette province du sud de la Serbie placée sous protectorat international depuis 1999.
Statue. Alors que les Etats-Unis et l'Union européenne préparent cette indépendance «sous tutelle», Moscou continue de bloquer le processus au Conseil de sécurité (lire ci-contre). Et les Serbes du Kosovo se raccrochent à cet ultime espoir. «On a besoin de se dire que quelqu'un nous soutient, et pour nous, c'est maintenant comme une seconde patrie», explique Igor, étudiant en médecine. Cet enthousiasme prorusse avait co