Menu
Libération
Portrait

La dynastie Bhutto marquée par la fatalité

Article réservé aux abonnés
Son père, ancien Premier ministre, a été pendu en 1979.
publié le 28 décembre 2007 à 2h17

Benazir n’aura pas échappé au destin tragique de la dynastie Bhutto. Un destin à l’image du Pakistan, un pays qui semble dévorer tous ses dirigeants. En 1979, son père, Zulfiqar Ali Bhutto, ancien président et ancien Premier ministre, a été pendu par le dictateur Zia-ul-Haq. Les deux frères de Benazir sont eux aussi morts, vraisemblablement assassinés dans les années 80 et 90. Après avoir achevé ses études à Oxford et Harvard, cette belle jeune femme décidait de s’engager en politique, en mémoire de ce père qu’elle adulait. Exil.En 1986, un million de personnes attendaient Benazir pour l’acclamer à sa descente d’avion à Lahore. Après deux ans d’exil, la jeune femme brune était de retour pour «restaurer la démocratie» dans un Pakistan alors assujetti au général Zia-ul-Haq, le dictateur militaire qui avait fait pendre son père. Le 18 octobre, Benazir a rejoué la même scène en atterrissant à Karachi, après huit années d’exil à Dubaï. Sous la pression des Américains, elle venait d’être amnistiée par le général Musharraf des accusations de corruption pesant sur elle. A 54 ans, Benazir promettait à nouveau de se battre pour la démocratie, sous les cris de joie de centaines de milliers de partisans acheminés tous frais payés par son parti. Le gouvernement l’avait prévenue : un attentat aurait probablement lieu. Alors que son convoi traversait Karachi, deux bombes de forte puissance explosaient, tuant plus de 130 personnes. Installée dans son camion blindé, Benazir s’en sortait mira