Benazir n’aura pas échappé au destin tragique de la dynastie Bhutto. Un destin à l’image du Pakistan, un pays qui semble dévorer tous ses dirigeants. En 1979, son père, Zulfiqar Ali Bhutto, ancien président et ancien Premier ministre, a été pendu par le dictateur Zia-ul-Haq. Les deux frères de Benazir sont eux aussi morts, vraisemblablement assassinés dans les années 80 et 90. Après avoir achevé ses études à Oxford et Harvard, cette belle jeune femme décidait de s’engager en politique, en mémoire de ce père qu’elle adulait. Exil.En 1986, un million de personnes attendaient Benazir pour l’acclamer à sa descente d’avion à Lahore. Après deux ans d’exil, la jeune femme brune était de retour pour «restaurer la démocratie» dans un Pakistan alors assujetti au général Zia-ul-Haq, le dictateur militaire qui avait fait pendre son père. Le 18 octobre, Benazir a rejoué la même scène en atterrissant à Karachi, après huit années d’exil à Dubaï. Sous la pression des Américains, elle venait d’être amnistiée par le général Musharraf des accusations de corruption pesant sur elle. A 54 ans, Benazir promettait à nouveau de se battre pour la démocratie, sous les cris de joie de centaines de milliers de partisans acheminés tous frais payés par son parti. Le gouvernement l’avait prévenue : un attentat aurait probablement lieu. Alors que son convoi traversait Karachi, deux bombes de forte puissance explosaient, tuant plus de 130 personnes. Installée dans son camion blindé, Benazir s’en sortait mira
Portrait
La dynastie Bhutto marquée par la fatalité
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par Célia Mercier
publié le 28 décembre 2007 à 2h17
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