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Libération

Des veuves irakiennes obtiennent une pension de survie

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par NIKIEL Paulina
publié le 29 décembre 2007 à 2h18

Elles sont trois millions, soit une Irakienne sur six, et pourtant dépourvues de droits élémentaires. Trois millions de veuves dans un pays qui a connu trente ans de guerre et de violences. En 2006, les Iraki Rising Women (IRW), «les Femmes debout», ont lancé, avec d'autres groupes de femmes et d'étudiants, une campagne pour leurs droits.

Les Iraki Rising Women réclament une pension mensuelle équivalente à 150 euros par veuve, et demandent que ces pensions soient versées sans tenir compte des appartenances sociale et religieuse de la bénéficiaire. Une première dans un pays où la mention de la religion est inscrite sur la carte d'identité.

Dialogue. «Mon mari a été torturé à mort par Saddam Hussein, l'un de mes frères a été tué durant la guerre avec l'Iran, et le mari de ma soeur par les Américains», raconte Fatimal al-Juali, médecin et membre des IRW. Outre leurs enfants, les veuves ont souvent à leur charge des membres de leur famille, cousins ou frères, généralement handicapés. L'économie s'est effondrée. Les groupes religieux contrôlent l'embauche dans le secteur public. Les aides sociales sont attribuées aux veuves en fonction de leur statut et de leur appartenance ethnique. «Il n'y a même pas eu de distribution de nourriture pendant le dernier ramadan, faute de fonds, raconte Ali Hussein, militante.Il faut absolument que le gouvernement introduise un système de pension minimale et universelle pour ces veuves.»

Soutenues par la diaspora, les IRW ont mo