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Libération

Le Pakistan du deuil à la colère

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par SERVICE ETRANGER
publié le 29 décembre 2007 à 2h18

Des foules immenses ont suivi vendredi le cercueil de Benazir Bhutto, enterrée dans le mausolée familial près de Larkana, dans le Sind, fief de la dynastie. Dans un pays en état de choc au lendemain de l'assassinat de la principale opposante au général président Pervez Musharraf, des dizaines de Pakistanais ont été tués au cours de scènes de violence dans toutes les villes du pays. L'enterrement, mené par son mari et ses trois enfants, s'est en revanche déroulé dans un calme relatif au milieu d'une foule de partisans de celle qui fut, à 35 ans, la première femme Premier ministre d'un pays musulman et qui espérait le redevenir après les élections du 8 janvier.

Ben Laden. Le gouvernement de Musharraf - accusé de toutes parts d'avoir, sinon commandité, échoué à protéger la grande rivale du dictateur - a accusé hier Al-Qaeda d'avoir tué Benazir Bhutto. Au cours d'une conférence de presse houleuse, le porte-parole du ministère de l'Information a indiqué avoir des preuves «irréfutables» de l'implication de l'organisation terroriste. Apparemment des écoutes téléphoniques de l'un des lieutenants de Ben Laden qui aurait félicité les auteurs de l'attentat.

Ces accusations risquent de ne pas suffire à calmer les Pakistanais qui connaissent les liens troubles de Musharraf et de son armée avec les extrémistes islamistes, installés dans le nord du Pakistan depuis la chute des talibans. Hier, un des candidats du parti du général a été tué, tandis que les partisans de Benazir s'en sont