«Nous n'aurons plus de contact avec les Syriens tant que nous n'aurons pas des preuves de leur volonté de laisser le Liban se doter d'un président de consensus» : c'est un rappel à l'ordre très ferme que Nicolas Sarkozy, hier au Caire, a envoyé à Damas, alors que l'élection du président libanais vient une nouvelle fois d'être repoussée.
Deux mois après avoir rompu avec la politique d'isolement diplomatique initiée par Jacques Chirac après l'assassinat de Rafic Hariri, Paris ne cache plus son impatience. «J'ai demandé au président Moubarak si j'avais bien fait de prendre contact avec le président [syrien] Bachar al-Assad», a même avoué Nicolas Sarkozy, à l'issue du deuxième entretien en trois jours entre les deux hommes. «Je ne le regrette pas et je l'assume parce que j'ai voulu être de totale bonne foi, a-t-il précisé. Mais force est de reconnaître qu'on ne peut plus attendre.»
Pour que le message soit clair, Nicolas Sarkozy s'est dit «prêt à mettre l'argent nécessaire» pour la création du tribunal international pour les assassins présumés de Rafic Hariri. «Personne ne le considérera alors comme une plaisanterie», a-t-il cinglé, alors que les soupçons se portent sur l'entourage proche de Bachar al-Assad. Un sujet sur lequel Hosni Moubarak est resté muet, tant l'idée n'enthousiasme guère l'Egypte, soucieuse de ménager la susceptibilité de Damas.
Malgré cela, Nicolas Sarkozy a insisté sur la convergence de vue des deux pays sur les grands dossie