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Libération

Les trois otages des Farc : une partie de poker menteur

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publié le 2 janvier 2008 à 1h48

Envoyé spécial à Caracas. «L'opération Emmanuel» de libération de trois des otages de la guérilla des Farc était-elle vouée à l'échec ? Elle était en tout cas fragile, dès le départ d'autant que les relations entre la Colombie et le Venezuela restent tendues. Une nouvelle fois toutes les parties ont joué au poker menteur politique, aux dépens du sort des otages.

Comment cette opération a-t-elle vu le jour ?

Le 18 décembre, la guérilla colombienne des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) annonce par surprise la «libération unilatérale» de trois de ses 45 otages dits «échangeables». Mais ces otages ne seront remis qu'au président vénézuélien Hugo Chávez («ou à la personne qu'il désignera», dit le communiqué). Avec cette libération, les dirigeants de la guérilla veulent juste le retour de Hugo Chávez dans les négociations sur le fameux «échange» - celui des 45 otages avec 500 membres des Farc emprisonnés. En août, Chávez avait en effet reçu le feu vert de Bogotá pour faire office de «médiateur» avec les Farc.

Le 8 novembre, il reçoit d'ailleurs à Caracas, devant les caméras du monde entier, Yvan Márquez, l'un des sept membres du «secrétariat de l'Etat-major» des Farc, l'instance suprême de la guérilla. C'est la première fois qu'un haut dirigeant des Farc est reçu par un chef d'Etat en exercice. Premier malaise à Bogotá.

Puis, Hugo Chávez, qui aime les micros, révélera des apartés confidentiels qu'il a eus avec son homologue colombien Alvar