Saturée, dangereuse et polluante, la décharge de Pianura, dans la banlieue de Naples, avait été fermée en 1996. Dans l'urgence, et en dépit des violentes protestations des riverains, les autorités italiennes se sont résignées à la réactiver, pour évacuer les 2 000 tonnes d'ordures qui submergent, depuis plusieurs jours, la cité parthénopéenne. A tous les coins de rue, des monceaux de déchets s'accumulent.
«Je suis alarmé», a confié le chef de l'Etat italien, Giorgio Napolitano. Dans certains endroits, les montagnes de détritus dépassent plusieurs mètres. «Bonne année 2008», ont ironiquement inscrit quelques habitants sur des sacs en plastiques éventrés. Mais plusieurs commerces ont été contraints de fermer leurs portes, et certains Napolitains exaspérés ont décidé de régler radicalement la situation en brûlant, en plein air, les bennes débordantes de déchets. Les pompiers multiplient les interventions de crainte que ces bûchers improvisés ne provoquent des émanations toxiques de dioxine.
Exaspération. Depuis jeudi, la tension est montée à proximité de la décharge de Pianura. Plusieurs bus ont été incendiés et les protestataires s'en sont violemment pris aux forces de l'ordre, samedi, avec le renfort de bandes de jeunes venues d'autres quartiers de la ville. Malgré les charges de la police qui tente d'assurer l'accès du site à quelques camions, les riverains continuent de faire barrage devant l'entrée principale du site. Jeudi matin, à proximité de l'habitation d