Ce n'est pas le même Barack Obama qui monte sur scène ces derniers jours dans le New Hampshire. Pas le jeune sénateur de l'Illinois qui devait se faire connaître et avait tout à prouver. L'homme qui entre dans des gymnases bondés, où des centaines de personnes l'ont attendu souvent pendant plus d'une heure, arrive porté par le souffle de sa victoire dans l'Iowa. Il s'en amuse, sans fausse modestie. «Ma tâche ici est d'être si persuasif que vous allez voir un rayon de lumière traverser les fenêtres et vous illuminer, et vous allez vous dire : "Je dois absolument voter pour Obama."»
Il demande alors combien de personnes sont encore indécises, et une marée de mains se lève. Il se tourne vers un jeune volontaire d'un air réjoui : «Regarde, ils sont encore vivants !» Pour Barack Obama, tout se joue dans les derniers meetings avant le scrutin d'aujourd'hui. S'il arrive en tête de la première vraie primaire, l'Iowa n'étant qu'un caucus, il aura toutes les chances d'être le candidat démocrate lors de la présidentielle de novembre 2008.
«Là pour longtemps». Depuis trente ans, le vainqueur de l'Iowa et du New Hampshire a toujours gagné la nomination du Parti. Et les choses se présentent particulièrement bien pour lui : il devance Hillary Clinton de neuf à treize points dans trois sondages effectués au cours du week-end. Le plus fiable d'entre eux, réalisé par l'université du New Hampshire, le donne vainqueur avec 39 % des voix contre 29 % pour la sénatrice de New York. Int