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Libération

Vrai départ pour le procès Taylor

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publié le 8 janvier 2008 à 1h52

Le procès de Charles Taylor a repris hier à La Haye (Pays-Bas), après six mois d'interruption exigés par l'ex-président libérien pour mieux organiser sa défense. A l'ouverture de son procès, le 4 juin, le premier chef d'Etat africain à être traduit devant une cour de justice internationale avait refusé de se présenter. Cette fois, l'ancien homme fort du Liberia, petit pays d'Afrique de l'Ouest marqué par une sanglante guerre civile de 1990 à 2003, dont il a été l'acteur principal, était bien là. Retranché derrière ses avocats, l'un britannique, l'autre jamaïcain, Charles Taylor, en veston croisé et cravate à pois, avec montre, lunettes, chevalière et boutons de manchette en or, n'a trahi aucune émotion.

Diamants. Tout au long de l'audition du premier témoin cité par le parquet, Ian Smillie, un expert canadien en blood diamonds (les «diamants de la guerre»), Charles Taylor a mâché son chewing-gum et pris des notes, alternant stylos à bille bleu et rouge. Il plaide toujours non coupable, mais risque la prison à vie. Crimes de guerre, crimes contre l'humanité, meurtres, pillages, enlèvements, enrôlement d'enfants soldats et esclavage sexuel lui sont reprochés, tout au long de la guerre civile en Sierra Leone, qui a fait plus de 200 000 morts entre 1991 et 2002. Charles Taylor est en effet jugé pour des faits commis dans ce pays et non au Liberia, qu'il a dirigé.

Dès ses premières heures, l'audience d'hier a montré à quel point la tâche sera ardue. Ian Smillie s'est