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Libération

Fronde et grève dans les cliniques qui pratiquent l'avortement

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publié le 10 janvier 2008 à 1h54

Se faire avorter en Espagne relève en général du parcours du combattant. Depuis mardi, et jusqu'à ce week-end, ce sera mission quasi impossible pour des milliers de femmes, puisque la grande majorité des cliniques privées (98 % des interruptions de grossesse) font grève dans tout le pays. Une façon de protester contre la «chasse aux sorcières» dont elles se disent victimes. Depuis un bon mois, en particulier dans la région de Madrid, les autorités sanitaires les soumettraient à de nombreuses inspections censées vérifier si des «avortements abusifs» ne se pratiquent pas en cachette.

Piège.«Le but n'est pas de mettre des femmes dans une situation limite. Nous voulons juste protester contre le fait d'être satanisés par certains», se défend Santiago Barampio, gynécologue dont la clinique barcelonaise appartient à l'Association des cliniques accréditées pour l'interruption de grossesse (Acai), majoritaire dans le secteur. En l'occurrence, par les exécutifs régionaux (Madrid et Valence) et des collectifs catholiques antiavortement. L'origine du malaise remonte à fin novembre, quand un juge a mis en examen six médecins, dont Carlos Morin. Ses quatre cliniques de Barcelone sont soupçonnées de pratiquer des avortements illégaux. Morin n'est pas un inconnu : en 1989, une de ses cliniques d'Alicante avait provoqué de semblables suspicions ; l'an dernier, une journaliste danoise - enceinte de vingt-six semaines et disant vouloir avorter - a piégé le gynécologue, par