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Libération

Geo TV, la chaîne qui résiste aux pressions de Musharraf

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publié le 14 janvier 2008 à 1h56

La petite ruelle affairée et crasseuse de Karachi a été rebaptisée la «rue de la Liberté», comme l'indique un panneau en carton à l'entrée. C'est ici que se trouve le quartier général de Geo TV, le plus grand réseau télévisé privé du Pakistan, qui emploie plus de 3 000 personnes. Avec ses chaînes de sport, de divertissement, de musique et d'informations, Geo est devenu, en cinq ans, une institution. Ses journaux télévisés, très regardés, ont eu une influence décisive sur l'opinion publique. Jusqu'à début novembre, lorsque l'état d'urgence a été décrété par le président Musharraf. Les téléspectateurs se sont alors retrouvés devant un écran noir. Seule subsistait la chaîne officielle PTV, la voix de son maître. Les opérateurs ont reçu l'ordre de bloquer les dizaines de nouvelles chaînes lancées ces dernières années. Ironie du sort, c'est le même Musharraf qui avait permis, pour la première fois au Pakistan, la création de chaînes privées, provoquant un boom de l'audiovisuel.

Messages de soutien. Le gouvernement a ensuite imposé à ces médias un «code de conduite» pour avoir le droit de revenir à l'écran. Particulièrement draconien, il interdit notamment de diffuser des éléments contraires à «l'idéologie du Pakistan et à sa souveraineté». Les débats sur des sujets qui sont soupçonnés d'«être faux ou sans fondements» sont bannis. Interdit aussi ce qui diffame ou ridiculise le chef de l'Etat, l'armée, le gouvernement, le système judiciaire. En cas de désobéiss