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Libération

Dérapage contrôlé de Hillary Clinton

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publié le 15 janvier 2008 à 1h57

Le temps des amabilités est terminé dans le camp démocrate. Voici venu celui des attaques vicieuses. Pour la première fois, ce week-end, la question raciale a été au centre d'un match de boxe verbal entre les deux candidats en tête : Barack Obama qui a gagné la primaire de l'Iowa et Hillary Clinton qui a remporté de justesse, par seulement trois petits points, celle du New Hampshire. Avec dans le viseur la primaire décisive de Caroline du Sud, le 26 janvier, où 50 % de l'électorat est noir, Hillary Clinton a joué son va-tout : s'offusquer que Barack Obama, le candidat noir, puisse l'accuser de racisme déguisé.

Tout a commencé lundi 7 janvier, avant l'élection dans le New Hampshire, quand Hillary Clinton, en mauvaise posture, a développé l'argument que son adversaire «parle beaucoup, mais agit peu». En réponse au sénateur de l'Illinois qui compare son message d'espoir à celui de Martin Luther King, elle déclare que sans le président Lyndon Johnson, qui a fait adopter la loi sur les droits civiques, le «rêve» de Martin Luther King serait resté un rêve. «Il a fallu un Président pour qu'il devienne réalité.»

La réaction de la communauté noire a été immédiate : comment peut-elle ainsi réduire l'importance du mouvement des droits civiques et réécrire l'Histoire ? «La communauté noire est furieuse, témoigne Ron Walters, un politologue spécialisé sur la question raciale en politique. Je viens de passer quatre jours à parler à la radio du rôle décisif de Martin