La police kenyane a réprimé par la force des partisans de l’opposition qui protestaient contre la réélection très contestée du président Mwai Kibaki, tuant deux personnes et en blessant plusieurs dans le pays au cours d’une énième journée de manifestations.
Depuis les élections générales du 27 décembre, le Kenya est plongé dans une crise politico-ethnique qui a fait au moins 700 morts et provoqué, à ce jour, le déplacement d’environ 200.000 personnes.
L’opposition avait appelé à de nouvelles manifestations dans tout le pays jusqu’à vendredi, mais la police les a interdites et a réprimé violemment ceux qui tentaient de désobéir.
Kisumu, ville de l’ouest du pays et l’un des fiefs de l’opposition, a été le théâtre des incidents les plus graves : deux manifestants ont été tués et plusieurs blessés par des balles tirées par la police, selon un haut responsable de la police locale, qui a requis l’anonymat.
A Nairobi, la police a aussi tiré à balles réelles sur des partisans de l’opposition, qui tentaient de gagner le centre-ville depuis le bidonville de Kibera, l’un des fiefs de l’opposition. Trois personnes ont été blessées.
Selon Christine Auclair, élue de l'Assemblée des Français de l'étranger jointe par Libération, «la situation était calme ce matin et la mobilisation des opposants moins forte qu'il y a quelques jours, peut-être parce qu'il pleuvait des cordes sur Nairobi».
Mais dans l’après-midi, le centre-ville de la capitale s’est en partie vidé sur ordre de la police, q