Menu
Libération
Reportage

A Lahore, les avocats tiennent bon après dix mois de grève

Article réservé aux abonnés
publié le 17 janvier 2008 à 1h58

De notre envoyée spéciale à Lahore. Dans le quartier résidentiel de Park, à Lahore, se trouve le «prisonnier» le plus célèbre de la ville. Chef de file du mouvement des avocats et membre du Pakistan People's Party de Benazir Bhutto, l'élégant Aitzaz Ahsan est en résidence surveillée depuis deux mois et demi.

Devant sa splendide demeure, des policiers campent dans une tente. D'autres montent la garde devant l'entrée. On aperçoit l'avocat aux cheveux argentés derrière une fenêtre, en pleine discussion avec ses geôliers. Il veut sortir pour aller voter, c'est jour d'élection au barreau de Lahore. Mais les policiers refusent. Il est tout aussi interdit de communiquer avec lui. De même, tous les téléphones mobiles de sa famille ont été bloqués.

Sur son bureau, entouré d'une bibliothèque chargée d'ouvrages précieux, trône une photo de lui battu par des policiers. «C'est le jour où Musharraf a déposé sa candidature. Aitzaz protestait avec ses collègues. La police s'est jetée sur lui sauvagement. Heureusement ses amis l'ont protégé, mais il y a eu des bras, des côtes et des nez cassés», raconte son jeune fils, Ali Ahsan, venu de New York pour soutenir son père. Le jeune homme ne décolère pas : «Mon père n'a commis aucun crime. Il est en "détention préventive", simplement pour l'empêcher de mener des manifestations contre le gouvernement. Nous espérions qu'il serait libéré après la levée de l'état d'urgence, mais cette situation ridicule se poursuit. Il