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Libération
Reportage

La Thaïlande encore aux prises avec sa rébellion

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publié le 17 janvier 2008 à 1h58

L'embuscade avait été parfaitement planifiée. La bombe de forte puissance, dissimulée sous la route, a explosé juste au passage du Humvee qui transportait huit militaires thaïlandais - une patrouille de routine chargée d'escorter des enseignants jusqu'à leur école. Le véhicule a été projeté à plusieurs dizaines de mètres. Les rebelles séparatistes ont ensuite achevé par balles les militaires blessés, puis décapité l'un d'entre eux. Le lendemain, une bombe a explosé dans le marché de Yala, l'une des trois provinces du sud de la Thaïlande, en proie à une insurrection séparatiste musulmane depuis janvier 2004, blessant 42 personnes.

Ces deux attaques perpétrées cette semaine signifient-elles que la rébellion séparatiste, qui entre dans sa cinquième année, prend le dessus ? Pas vraiment, si l'on en croît les experts de ce conflit qui oppose une nébuleuse de groupuscules rebelles fortement teintés d'islamisme à l'Etat central thaïlandais. «Globalement, les militaires ont été beaucoup plus efficaces ces derniers mois. Ils ne perdent plus de terrain, même s'ils n'en gagnent pas encore», indique Panitan Watanayakorn, un universitaire spécialisé dans les questions de sécurité. Le nombre des attaques violentes a diminué de 30 % ces trois derniers mois. «Les rebelles essaient de contre-attaquer, particulièrement dans les zones où les soldats ne sont pas familiers avec le terrain», dit-il.

Environ 90 % des Thaïlandais sont bouddhistes, mais la population des trois provinces