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Libération

Un an après le meurtre de Hrant Dink, l'enquête est au point mort

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publié le 18 janvier 2008 à 1h59

Il y a tout juste un an, le 19 janvier 2007, Hrant Dink, le directeur de publication de l'hebdomadaire turco-arménien Agos, était assassiné par un chômeur ultranationaliste. L'émotion fut immense: plus de 100 000 personnes avaient alors défilé à Istanbul aux cris de «Nous sommes tous Hrant Dink» ou «Nous sommes tous Arméniens».

Demain, des rassemblements sont prévus dans les rues d'Istanbul, des cérémonies religieuses et des manifestations culturelles en mémoire de cette personnalité de premier plan de la communauté arménienne (60 000 personnes) qui militait pour la réconciliation mais aussi pour la reconnaissance du génocide de 1915.

Carences. Au lendemain de son assassinat, les intellectuels démocrates turcs, tout comme Bruxelles, ont dénoncé le climat xénophobe en Turquie, ainsi que le maintien dans le code pénal d'articles liberticides comme le 301 en vertu duquel les «insultes à la turcité» sont réprimées. Une centaine d'intellectuels, dont le prix Nobel de littérature, Ohran Pamuk, ont été poursuivis.

Un an est passé mais rien sur le fond n'a changé. Le 301 est toujours en vigueur. Malgré les engagements du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, il n'a été amendé que marginalement. Rien n'a changé non plus sur le terrain de la lutte contre l'extrême droite xénophobe et les complicités dont elle dispose au sein de l'appareil d'Etat, notamment dans la police, comme l'ont montré les premières investigations après l'arrestation