Menu
Libération

Maalé Hazeitim, bastion juif en construction dans Jérusalem-Est

Article réservé aux abonnés
publié le 21 janvier 2008 à 2h01

Envoyé spécial à Maalé Hazeitim (Cisjordanie). Impossible de rater le chantier. Au coeur de Ras al-Amoud (Cisjordanie), au pied du cimetière du mont des Oliviers, pelleteuses et bulldozers sont à l'oeuvre dans un immense nuage de poussière. «Ici on construit 60 logements», annonce une pancarte en hébreu. Le futur bâtiment sera identique à celui qui se dresse déjà sur le terrain mitoyen : une résidence de bon standing où vivent une soixantaine de familles juives. Devant la grille d'entrée, un homme armé monte la garde. Hormis le poste de police israélien tout proche, le voisinage est exclusivement arabe.

Maalé Hazeitim compte parmi la quarantaine d'implantations juives disséminées à travers Jérusalem-Est. «C'est ici la vraie Jérusalem, celle dont parle la Bible», affirme Arié King, un des principaux artisans de la colonisation urbaine à l'est, qui expose sans complexe sa stratégie. «Nous avons installé 200 familles juives dans les quartiers arabes. C'est encore trop peu, mais ce n'est qu'un début. Rappelez-vous qu'il y a cent ans, il n'y avait aucun Juif à Rehavia [quartier huppé de Jérusalem-Ouest, ndlr].»

Corridor. Arié King poursuit un double objectif : renforcer la présence juive à Jérusalem-Est et empêcher coûte que coûte les Palestiniens d'y établir la capitale de leur futur Etat. Le choix de Ras al-Amoud ne doit rien au hasard. Le quartier constitue le dernier corridor entre la Cisjordanie et la Jérusalem arabe. Y construire des implantations juives