Au moins huit personnes sont mortes mardi dans l'ouest du Kenya. Alors que l'ex-secrétaire général des Nations unies est attendu à Nairobi pour tenter une médiation, l'opposition et le gouvernement ont décidé de porter leurs différents devant la Cour pénale internationale qui siègent à La Haye.
Presque un mois après le début de la crise kényane, Jean-Pierre Campagne écrivain et journaliste -notamment spécialiste du Kenya où il a vécu plusieurs années pendant les années 90- précise que cette crise est bien plus politique qu'ethnique.
Les images de machettes et de scènes très violentes dans les rues de Nairobi ou de l'ouest du pays renvoient-elles, au moins symboliquement, aux massacres du Rwanda ?
Les machettes sont des outils utilisés pour couper l'herbe. Bien évidemment, quand elles sont utilisées comme des armes, cela renvoie à une dimension très violente. Ce sont les armes des Africains quand ils veulent régler leur compte. Symboliquement, si ces machettes sont très effrayantes aux yeux des occidentaux, elles sont beaucoup moins meurtrières que des fusils à répétition.
Vous soutenez que cette crise n'est absolument pas d'ordre ethnique…
Evidemment, il ne s'agit pas d'une crise ethnique.
Mais il y a pourtant des affrontements bien réels entre les Kikuyus et les Luos?
Avant de parler de massacres ethniques, il y a d'abord des massacres entre opposants politiques. C'est-à-dire que nous avons, d'un côté, l