L'arrivée en tête au premier tour de la présidentielle serbe de l'ultranationaliste Tomislav Nikolic (39,9%) devant le démocrate Boris Tadic (35,4%) était prévisible, et ne préjuge pas de l'issue finale du scrutin, le 3 février. Ainsi, en 2004 Nikolic avait déjà devancé Tadic au premier tour (30% contre 27%), avant de s'incliner au second.
La perspective de voir, à court terme, le Kosovo suivre sa propre voie - avec le soutien de l'Union européenne et des Etats-Unis - aura donc eu moins d'influence que prévu. Conscient des enjeux, les Serbes ont cependant voté en masse. Un tel taux de participation - 61% - n'avait pas été relevé depuis les élections de l'année 2000, celles qui avaient fait tomber l'ancien homme fort de Serbie, Slobodan Milosevic.
Depuis lors, l'électorat serbe est aussi stable que divisé. Une partie des électeurs restent fidèles aux valeurs nationalistes et au discours égalitariste des populistes. Ils votent pour les radicaux (SRS) de Tomislav Nikolic ou encore, mais de moins en moins, pour le parti socialiste (SPS) fondé par Milosevic, et dont le candidat a recueilli dimanche 6 % des suffrages. Ceux-là croient davantage en Moscou, le grand frère orthodoxe, qu'en Bruxelles.
Raison. L'autre partie de l'électorat, plus jeune et plus urbain, pense que le pays ne peut pas faire l'économie d'une transition capitaliste et d'un rapprochement avec l'Union européenne. Ce bloc démocrate est composite. Des partisans du président sortant Boris Tadic y côtoient des éléme