Les Palestiniens continuent à franchir la frontière égyptienne pour s'approvisionner en produits alimentaires, en carburant et en médicaments. Parmi eux, Libération a contacté jeudi matin un médecin palestinien à l'hôpital central de Gaza, qui a souhaité rester anonyme. Il témoigne.
«Des jeunes, des hommes, toutes les personnes qui ont besoin de produits d’alimentation essentiels, des médicaments pour leur vie quotidienne sont aujourd’hui encore partis à Rafah, dans la partie égyptienne de la ville. J’y suis allé également pour acheter du lait pour mes enfants, notamment pour le dernier qui a trois mois, et aussi du carburant. Il n’y avait vraiment plus rien à Gaza, les prix avaient été multipliés par trois, voire par quatre pour certains produits.
On passe le mûr à pieds, dans une brèche d’une vingtaine de mètres de large. Il y a des milliers et des milliers de gens qui franchissent ainsi la frontière sous l’œil des forces sécurités palestiniennes et égyptiennes qui laissent faire sans rien dire, sans demander de papiers. D’après les informations dont nous disposons, les Egyptiens ont installé un dispositif de contrôle à 50 kilomètres au sud de la frontière pour éviter que des palestiniens fuient Gaza sans revenir. Heureusement, pour nos besoins à l’hôpital, surtout en médicament, nous avons reçu hier soir une donation de médecins égyptiens.
Ces gens qui font leur course n’agissent pas forcément avec des visées politiques: ils ont d’abord faim et veulent se soigner c