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Libération

Un coup de maître du Hamas pour se réimposer

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publié le 24 janvier 2008 à 2h04

En réussissant à faire déborder le problème du blocus de Gaza sur l'Egypte voisine, le Hamas a joué un coup de maître. Le mouvement islamiste palestinien, boycotté et contourné par la communauté internationale depuis son coup de force en juin contre le Fatah, a retourné le blocus israélien pour se réimposer comme un acteur - ou un perturbateur - inévitable. Le processus de paix, relancé à Annapolis fin novembre et prolongé par la conférence des donateurs de décembre à Paris, consistait à renforcer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, en obtenant des concessions israéliennes, et à bâtir autour du Hamas, soutenu par Damas et Téhéran, un cordon sanitaire arabe dit «modéré» (Egypte, Arabie saoudite, Jordanie).

Punition collective.Israël, en se focalisant sur les tirs de roquettes et en soumettant les habitants de Gaza à une punition collective, a fini par mettre cette stratégie à terre. Même la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a dû reconnaître hier qu'il fallait concilier la sécurité d'Israël et les besoins humanitaires des Palestiniens. De son côté, le Hamas a habilement préparé le terrain de son coup de force. Depuis quelques jours, le mouvement islamiste a fait monter la pression sur l'Egypte, en demandant la réouverture de la frontière, tout en se gardant de rompre le dialogue avec Le Caire. Quelques heures avant l'ouverture de la brèche, le chef politique du Hamas, Khaled Mechaal, qui a plusieurs fois téléphoné cette semaine au chef de la dip