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Libération

L'équilibriste Prodi finit par chuter

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publié le 25 janvier 2008 à 2h05

De notre correspondant à Rome. L'affaire était dès le départ mal engagée pour Romano Prodi avec seulement 24 000 suffrages d'avance aux législatives de 2006, une minuscule majorité de deux voix au Sénat et une coalition de centre gauche composite allant des communistes aux catholiques modérés. Pendant vingt mois, Il Professore a tout de même tenté de jouer l'alchimiste, pariant autant sur son légendaire entêtement que sur l'antiberlusconisme, unique ciment véritable de sa majorité. En revenant de Bruxelles il y a deux ans, l'ex-président de la Commission européenne pensait retourner au pouvoir avec une marge de manoeuvre confortable, malgré le caractère hétéroclite de sa coalition. La modification in extremis de la loi électorale par Silvio Berlusconi et sa très courte victoire dans les urnes lui ont rendu la tâche pratiquement impossible.

«Si nous avions gagné plus nettement les élections tout aurait été plus facile», a d'emblée reconnu le président du Conseil, ajoutant provocateur, «mais comme ça, il y a plus de suspense, plus d'aventure. Disons que c'est plus sexy». Mais le cabinet Prodi a vite perdu de sa séduction pour l'opinion. Avant les élections, il avait notamment promis un exécutif resserré et moderne. Pour satisfaire tous ses alliés, son gouvernement comptera finalement 102 membres (record absolu en Italie), peu de femmes et des querelles à la pelle. Otage à la Chambre haute du moindre éternuement d'un élu de la gauche radicale ou d'un sénateur modé