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Libération
Reportage

L'armée, nouvelle cible des manifestants

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publié le 29 janvier 2008 à 2h07

De notre correspondante à Beyrouth. Sur le parking d'un concessionnaire de voitures, à quelques pas d'Eglise Mar Makhaeil, dans la banlieue sud de Beyrouth où les affrontements entre partisans de l'opposition et les forces de l'ordre ont commencé avant-hier, les employés chiites pointent du doigt les immeubles du quartier chrétien voisin de Aïn el-Remmaneh. «Les tirs provenaient de là-bas. Il y avait des snipers. Ce sont eux qui ont tué les manifestants.» Un employé irakien tend le bras dans l'autre direction. «Moi, j'ai surtout entendu des coups de feu du côté musulman. Et puis les militaires aussi ont tiré.»

Au lendemain d'une nuit de violence au cours de laquelle 8 personnes ont été tuées - dont plusieurs membres du Hezbollah et de Amal, les deux grands partis chiites de l'opposition proches de l'Iran et de la Syrie - et plus d'une cinquantaine d'autres blessées, les circonstances dans lesquelles une manifestation organisée pour protester contre les coupures d'électricité a dégénéré en échauffourées, restent confuses. Les soldats, qui tentaient de disperser le groupe d'une cinquantaine d'hommes bloquant la route, auraient, selon des sources concordantes été pris pour cible et auraient riposté. Mais après, les témoignages divergent. Le parti de Dieu, dans un communiqué, a suggéré qu'une «tierce partie» pourrait être impliquée. L'armée a ouvert une enquête pour identifier les responsables des tirs.

«Comploter». La région de Mar Makhaeil, est particulière