«Grand et grave ratage.» Malgré sa sévérité, le rapport final de la commission d'enquête israélienne sur la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah au Liban, rendu public hier, ne met pas en cause directement le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et devrait le conforter dans sa décision de ne pas démissionner.
Des «erreurs et manquements sérieux dans le processus de décision au niveau militaire et politique» ont notamment été relevés par le président de la commission, Eliahou Winograd, chargé d'enquêter sur le conflit de trente-quatre jours au cours duquel 1 200 Libanais et 160 Israéliens ont été tués. Mais les enquêteurs ont qualifié de «légitime» la décision controversée d'Olmert de lancer une opération terrestre dans les dernières heures du conflit, alors qu'un accord de cessez-le-feu sous l'égide des Nations unies était déjà acquis. Cette opération, qui avait coûté la vie à 33 soldats israéliens sans se traduire par des résultats tangibles sur le terrain, avait focalisé les appels à la démission du Premier ministre. Olmert bat aujourd'hui des records d'impopularité. Son entourage a affirmé hier soir qu'il était «soulagé» après la publication du rapport.
Mise en demeure. Mais plus que d'une éventuelle décision de démissionner qu'il a toujours rejeté, l'avenir politique du Premier ministre dépend surtout d'Ehud Barak, chef du Parti travailliste, le principal allié parlementaire de Kadima, le parti d'Ehud Olmert. Au printemps 2007, Barak ava