De notre correspondant à New Delhi. C'est une maison cossue, située dans un quartier résidentiel de Gurgaon, ville nouvelle de la grande banlieue de New Delhi, la capitale indienne. A l'extérieur, un panneau indique qu'il s'agit de la résidence d'un avocat. Mais à l'intérieur, la police a découvert la semaine dernière qu'il s'agissait en fait d'un mini-hôpital clandestin, avec une salle d'opération dernier cri et plusieurs chambres médicalisées.
L'établissement n'avait qu'une seule spécialité : les greffes de reins. Des organes prélevés de gré ou de force sur de pauvres ouvriers journaliers, puis transplantés sur de riches patients, le plus souvent venus de l'étranger. Un business aussi crapuleux que juteux, déjà présenté comme le plus grand trafic d'organes jamais démantelé en Inde, impliquant des dizaines de médecins. «Nous soupçonnons que 400 à 500 greffes ont été effectuées par ce groupe de médecins au cours des neuf dernières années», a déclaré au Hindustan Times le chef de la police de Gurgaon, Mohinder Lal.
Sur la tempe. Les victimes du réseau étaient systématiquement des migrants issus de régions les plus déshéritées du pays, venus en ville en quête d'un emploi. Payés à la commission, des rabatteurs étaient chargés de les attirer jusque dans les griffes du réseau, si bien rodé qu'il disposait même de voitures équipées pour faire des tests sanguins en cours de route. Dans le meilleur des cas, les donneurs recevaient 900 euros pour leur