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Libération

Ankara juge ses «mauvais soldats»

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publié le 4 février 2008 à 2h12

Ils sont sortisdeprisonsamedi après la seconde audience de leur procès, mais les huit soldats turcs enlevéspar lePKK(Parti des travailleursduKurdistan) le21octobre dernier puis finalement restitués à leurs familles le 4novembre, aprèsunemédiationdes autoritéskurdes irakiennes etde Washington, restent inculpés. Les chefs d’accusationsont lourds: «propagandeterroriste », «désobéissanceauxordres», «complicité avec organisationcombattante» et «sortie sans autorisationduterritoire». Les organisations de défense des droits de l’homme soulignent lesnombreuses aberrations de cette affaire, où de simples bidasses, capturés après une embuscade meurtrière aucours de laquelle douze de leurs camarades avaient trouvé la mort, paient pour les fautes de leur hiérarchie. Nationalistes. Le procureur du tribunal militaire du corps d’armée de la gendarmerie de Van (Est anatolien) demandait, dans son acte d’accusation, la perpétuité pour l’un des accusés, Ramazan Yuce, et des peines allant de cinq à dix ans de prison ferme pour les sept autres. «?ls ont vendu la patrie et leurs camarades», avaitdéclaré le lieutenant-colonel de l’unité, qui participait àune cérémoniedemariage la nuit de l’attaque, loinduthéâtre des opérations. Les interviews accordées par les soldatsprisonniers à la télévisionduPKK avaient scandalisélepays,et leministrede la justiceAliSahinavaitpubliquementdéclaré «qu’il ne pouvait pas se réjouir de voir rentrer les huit soldats sains et saufs». Lesparentsdeshuit soldats avaient