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Libération

Dans l'Ouest, des combats aux flèches empoisonnées

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publié le 4 février 2008 à 2h12

La frontière, c'est la route bitumée. Celle qui relie les villes de Kéricho et Kisii, entre la province de Nyanza et celle de la vallée du Rift, dans l'Ouest du Kenya. Tout autour, des hectares de champs de thé d'un vert éclatant contrastent avec les murs noircis des maisons incendiées le jour même, qui se consument rapidement.

Quatre cents hommes, armés de machettes, d'arcs et de flèches, ont transformé en quartier général et lieu de repli, un bâtiment de trois étages encore en construction. Ils devisent sur la stratégie à adopter pour lancer une énième attaque contre ceux d'en face.

Pauvreté. Depuis l'assassinat, jeudi dernier, du député d'opposition d'origine kalenjin David Kimutai Too - second meurtre d'un élu de l'opposition en trois jours - par un officier de police de l'ethnie kisii, des affrontements opposent les deux communautés, faisant une centaine de morts. Hier encore, 13 personnes ont été tuées, la plupart à coups de machettes. «Nous sommes neutres», explique Steve Kerin, un Kisii étudiant en Ouganda, mais qui n'a pas repris les cours pour, dit-il, défendre sa famille. «Certains d'entre nous ont voté pour Raila Odinga [ candidat de l'opposition à la présidentielle de décembre dernier, ndlr], d'autres, comme moi par exemple, ont voté pour Kibaki [président dont la réélection est contestée, ndlr]. Mais je regrette mon choix, il ne fait rien pour nous protéger. Nous réclamons des forces de maintien de la paix de l'Union africaine, car la police kényane dé