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Libération

N'Djamena secoué à l'arme lourde

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publié le 4 février 2008 à 2h12

«Les murs tremblent à cause des tirs à l'arme lourde. Ça fait vibrer la maison», raconte Djamal, un jeune Tchadien d'une vingtaine d'années. Sa demeure, située au coeur du quartier présidentiel, a été jusque-là épargnée par les combats, mais désormais ils s'étendent. Tout avait commencé le 28 janvier avec l'incursion d'une coalition de groupes rebelles de l'est du Tchad. Une avancée de plus de 800 km, sans qu'aucun affrontement n'ait lieu avec l'armée régulière. Les premiers combats se sont en fait déroulés à une centaine de kilomètres de la capitale N'Djamena. Par deux fois, les forces du président Idriss Déby, ont tenté de repousser les rebelles, sans succès. Après le repli de l'armée, ils ont fait une percée en ville samedi et assiègent depuis le quartier présidentiel où Idriss Déby s'est retranché.

Pick-ups. «Chaque fois que les rebelles tentaient de s'approcher, les hélicoptères bombardaient et tiraient des roquettes. Il y avait aussi des chars qui tiraient», explique encore Djamal. Façades ravagées par les balles ou brûlées, maisons détruites, corps calcinés, déchiquetés ou abandonnés sur le bas-côté, les rues de N'Djamena sont devenus un vrai champ de bataille. La principale artère commerciale, l'avenue Charles-de-Gaulle, est entravée par des arbres, sectionnés par des tirs d'armes lourdes. Vestiges des combats passés, des pick-up calcinés sont abandonnés aux intersections. Les ronds-points et les principaux carrefours de la zone proche de la prés