C'est la plus grande ville serbe aux mains des ultranationalistes, la vitrine du parti radical serbe (SRS) dont le leader, Tomislav Nikolic, qui, pendant la campagne, a fait jeu égal dans les sondages avec le démocrate Boris Tadic. Novi Sad est aussi une préfiguration de ce que pourrait être le pays si le parti radical gouvernait.
Longtemps bastion de l'opposition libérale anti-Milosevic Novi Sad, 300 000 habitants et capitale régionale de la Voïvodine, est gérée par une maire du SRS, Maja Gojkovic. Cette ville proprette aux façades austro-hongroises XIXe, qui revendique sa multiethnicité et sa tradition de tolérance, avait basculé en 2004 à l'extrême droite. Et comme dans le reste de la Serbie, la désillusion face aux réformistes au pouvoir et face à l'Europe est palpable. «Beaucoup de gens, comme moi, sont écoeurés par l'immobilisme gouvernemental et la lenteur des réformes», soupire Dejan, un jeune chômeur qui jusqu'ici a toujours voté démocrate mais s'est cette fois abstenu. «Les jeunes ont oublié ce qu'était la Serbie sous Milosevic avec les guerres et les embargos», renchérit un technicien qui a voté Boris Tadic «pour ne pas revenir aux années noires», mais son fils a mis dans l'urne un bulletin pour Tomislav Nikolic.
«Clientélisme». Leader omniprésent sur les affiches, Nikolic mêle une rhétorique nationaliste enflammée à un populisme économique effréné. Mais le pouvoir incite au pragmatisme et, à Novi Sad, ce parti préfère garder profil bas,