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Libération

A Rio, le carnaval danse au rythme des narcotrafiquants

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publié le 5 février 2008 à 2h13

Le carnaval de Rio a commencé samedi soir - et doit s'achever aujourd'hui - sur fond de scandale, en pleine enquête policière sur les liens supposés entre le narcotrafic et la Mangueira, la plus célèbre école de samba du Brésil, de celles qui tiennent le haut du pavé lors des défilés.

Vidéo. La crise a éclaté en décembre, quand les policiers découvrent que Percival Pires, alors président de la Mangueira, s'était rendu, quelques semaines plus tôt, au mariage de Fernandinho Beira-Mar, le plus important narcotrafiquant du pays. Il était accompagné de douze danseurs de la Mangueira, qui se sont produits pour l'occasion, moyennant un cachet d'environ mille euros. Une vidéo le montre même en train de rendre un vibrant hommage aux nouveaux mariés. «C'est un jour heureux pour toute la Mangueira», s'enflamme-t-il.

Percival Pires démissionne, mais l'affaire ne s'arrête pas là. Au début de l'année, on apprend que l'un des auteurs de la chanson que la Mangueira a lancée pour l'actuelle édition du carnaval n'est autre qu'un certain Tuchinha. accusé d'être le principal caïd de la favela qui jouxte l'école. Tuchinha - aujourd'hui en fuite - a déjà purgé dix-sept ans de prison pour trafic de drogue, homicide et hold-up. Comment l'école de la Mangueira a-t-elle pu accepter sa collaboration ? «Il était alors en liberté conditionnelle», se défend l'école.

Lors d'une incursion dans la favela en question, le 8 janvier, la police trouve une tonne de haschich, un kilo de cocaïne, des ar