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Libération

Paris soutient Déby, mais pas trop

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publié le 5 février 2008 à 2h13

Vendredi soir, alors que la situation du président tchadien Idriss Déby semblait désespérée face aux rebelles, Paris a proposé de le mettre en lieu sûr. Refus poli mais ferme du principal intéressé, un guerrier dans l'âme. Depuis, le soldat Déby a repris le dessus à N'Djamena, dans l'un de ces retournements spectaculaires dont il est coutumier, et la France rame pour lui témoigner son soutien indéfectible.

Ce week-end, Nicolas Sarkozy s'est entretenu à plusieurs reprises avec son homologue tchadien. Hier, il a également annoncé avoir demandé «à l'aviation française de survoler la frontière avec le Soudan, côté Tchad, pour vérifier qu'il n'y ait pas d'incursion étrangère». Cette allusion transparente au soutien de Khartoum aux rebelles tchadiens va dans le sens des accusations proférées ces derniers jours - non sans raison - par les plus hautes autorités tchadiennes.

«Montre».Paris hésite sur la conduite à tenir, comme chaque fois qu'une crise survient dans ce qui subsiste du «pré carré» africain de la France depuis la fin de la guerre froide. Au risque de faire l'unanimité contre elle. Ces jours-ci, les rebelles tchadiens lui ont ainsi reproché de «jouer la montre» en faveur du régime en place et ont menacé d'attaquer ses soldats, qui sécurisent l'aéroport d'où décollent les avions évacuant les ressortissants français et étrangers. ainsi que les hélicoptères du gouvernement tchadien qui bombardent les assaillants.

De son côté, l'entourage du président Déby se pla