De notre correspondant à Rome. Les Italiens iront aux urnes pour des élections anticipées vraisemblablement mi-avril. La cinquante-neuvième crise gouvernementale italienne, en seulement soixante ans de constitution républicaine s'achève sur une dissolution des Chambres. Moins de deux ans après la victoire sur le fil du centre gauche de Romano Prodi, le chef de l'Etat Giorgio Napolitano a pris acte du blocage politique après la mise en minorité du Professore au Sénat. Après voir reçu hier soir les présidents de l'Assemblée et du Sénat, il a décidé de renvoyer tout le monde devant les électeurs. Lundi, le président de la Chambre haute, Franco Marini, sollicité pour tenter de former un gouvernement de transition, avait lui aussi jeté l'éponge.
Largement en tête dans les sondages et pressé de prendre sa revanche, Silvio Berlusconi a catégoriquement refusé les propositions de la gauche visant à nommer un cabinet provisoire le temps de réformer le mode de scrutin. Adoptée à la veille des législatives de 2006 par la majorité sortante de droite pour limiter la victoire annoncée de Prodi, la loi électorale est pourtant unanimement décriée. Dans un élan de sincérité, son auteur, le dirigeant de la Ligue du Nord, Roberto Calderoli, l'a qualifiée de «cochonnerie». Le prochain Parlement italien sera donc désigné par un mode de scrutin, mêlant proportionnelle et prime majoritaire, qui risque de replonger le pays dans l'impasse. Cette loi a accentué la fragmentation du paysag