Le président américain se réserve, pour la première fois officiellement, le droit de torturer. Mercredi, le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, a annoncé que les Etats-Unis pourront à l'avenir infliger le supplice de la baignoire pour interroger les personnes suspectées de terrorisme. Il s'est refusé à qualifier de «torture» cette pratique désignée sous l'euphémisme «waterboarding». Celle-ci consiste à faire suffoquer un supplicié avec de l'eau jusqu'au seuil de la mort.Le supplice sera infligé de manière arbitraire «selon les circonstances», a poursuivi Fratto. «Si l'on croit qu'une attaque pourrait être imminente, cela pourrait être une circonstance dont on voudra vraiment tenir compte (…) Le président (Bush) écoutera le jugement averti des professionnels du Renseignement et le jugement du ministre de la Justice en termes de conséquences légales de l'emploi d'une technique particulière».
Mardi, alors que tous les regards étaient tournés vers les élections primaires, le directeur de la CIA Michael Hayden a reconnu devant le Congrès, que ses agents avaient jusqu'alors utilisé le supplice de la baignoire contre trois prisonniers. Cette torture aurait été infligée en 2002-2003 à trois suspects d'Al-Qaeda - Khaled Sheikh Mohammed, Abu Zubaydah et Abd al-Rahim al-Nashiri – et à eux seulement, selon Hayden. Il a justifié ces tortures en affirmant qu'elles étaient «nécessairs» car la CIA connaissait mal Al-Qaeda et devait « apprendre vite». Il a déclaré
La Maison Blanche légalise la torture
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par De notre correspondant à Washington, Philippe Grangereau
publié le 6 février 2008 à 7h00
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