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Portrait

Sans fil à la patte

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Etienne Cendrier Le «lanceur d'alerte» des Robins des toits, 40 ans, met en garde contre les portables et le wi-fi. Avec précaution et sans hystérie.
publié le 6 février 2008 à 2h13

Il veut quoi le Robin des toits ? 1. Que les opérateurs téléphoniques révisent à la baisse la puissance des ondes émises par les antennes relais. 2. Que les adultes utilisateurs de portable soient plus qu'incités à se munir d'oreillettes. 3. Qu'enfants et adolescents s'abstiennent de rapprocher l'appareil de leur jeune cerveau encagé dans une boîte crânienne moins réfractaire que celle des crânes d'obus. Sinon quoi ? Sinon, Robin des toits prédit une catastrophe sanitaire à la hauteur de celles causées par l'amiante ou les pesticides.

Principe de précaution porté à incandescence ? Spéculations médicales invérifiables ? Sans doute. Mais les flèches de Robin des toits ne paraissent pas trempées dans le curare de l'irresponsabilité. Les demandes semblent raisonnables, à tout le moins négociables. Le ministère de la Santé, une fois passée la frénésie d'achats de Noël, a lui aussi sonné l'alarme pour la jeune génération. Manière comme une autre de se dédouaner, sans doute. Mais aussi validation de l'angoisse latente concernant l'impact possible des ondes baladeuses. Entre les opérateurs et Robin, la guerre est déclarée. Procès pour diffamation, expertises opposées, communiqués croisés.

Pourquoi ce conflit ? Parce que multiplier les antennes relais coûte cher et qu'en baisser la puissance complique la diffusion. Surtout parce que laisser entendre que le sans-fil pourrait «nuire grave» à la santé fragilise le rayonnement d'une économie florissante.

Robin des toits, c'est Etie