«Un canard boiteux», a jugé lui-même le nouveau Premier ministre thaïlandais Samak Sundaravej à propos du gouvernement qu'il a formé hier, deux semaines après la victoire électorale de son mouvement, le Parti du pouvoir du peuple (PPP). Son équipe regroupe les alliés de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé en 2006 par un coup d'Etat et qui a lui-même dicté le choix de la plupart des ministres à partir de Hongkong, où il vit en exil.
«Mandataire». En revanche, le nouveau Premier ministre Samak, désireux d'imprimer sa propre marque au gouvernement qu'il dirige, a semblé vouloir résister à certains choix opérés par Thaksin. Forte personnalité, Samak pourrait, à l'avenir, faire preuve d'indépendance d'esprit à l'égard de l'ancien Premier ministre, dont il s'était déclaré le «mandataire» pendant la campagne. Mais sa marge de manoeuvre est limitée. «Samak sait très bien qu'il est Premier ministre grâce à Thaksin. Il n'est pas en position de force», estime le politologue Somjai Phagapasvivat.
Ce nouveau gouvernement est un aréopage de «mandataires» des lieutenants politiques de Thaksin, qui ont été interdits par la Cour constitutionnelle d'activités politiques pour fraude électorale l'an dernier. Un retour de Thaksin par procuration, en quelque sorte.
On y retrouve ainsi des épouses ou d'autres proches de ces politiciens bannis, dont le propre beau-frère de Thaksin, le juriste Somchai Wongsawat, qui occupe la position de vice-Prem