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Libération

Bush justifie discrètement la torture

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publié le 7 février 2008 à 2h14

Mardi, alors que tous les regards étaient tournés vers les élections primaires, le directeur de la CIA, Michael Hayden, a reconnu devant le Congrès que ses agents avaient utilisé le supplice de la baignoire contre trois prisonniers. Et hier, le président américain s'est réservé, pour la première fois officiellement, le droit de torturer.

«Nécessaires». Le porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, a annoncé que les Etats-Unis pourront infliger le supplice de la baignoire pour interroger les suspects de terrorisme. Il s'est refusé à qualifier de «torture» cette pratique désignée sous l'euphémisme waterboarding. Celle-ci consiste à faire suffoquer un supplicié avec de l'eau jusqu'au seuil de la mort. Le supplice sera infligé de manière arbitraire «selon les circonstances», a poursuivi Tony Fratto, qui a notamment évoqué une possible «attaque [qui] pourrait être imminente».

Cette torture aurait été infligée, en 2002 et 2003, à trois suspects d'Al-Qaeda - Khaled Cheikh Mohammed, Abu Zubaydah et Abd al-Rahim al-Nashiri - et à eux seulement, selon Hayden. Le directeur de la CIA les a justifiées en affirmant qu'elles étaient «nécessaires» car l'agence connaissait mal Al-Qaeda et devait «apprendre vite». Hayden a déclaré que le waterboarding n'aurait pas été utilisé par la CIA depuis «près de cinq ans», mais a plaidé pour qu'elle puisse toujours «légalement» l'infliger à l'avenir.

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