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Libération

Le pouvoir d'Idriss Déby règle ses comptes à N'Djamena

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publié le 7 février 2008 à 2h15

Après avoir échappé de justesse à la chute, le pouvoir tchadien a déclenché une chasse aux sorcières visant les complices supposés des rebelles, mais aussi tous ceux qui gênent le régime. «Il y en a [des rebelles] qui ont fui, il y en a qui sont encore dans N'Djamena déguisés en civil, il y en a qui tentent de rejoindre la frontière [soudanaise]», a expliqué le président Déby, hier, lors d'une conférence de presse en treillis.

Vindicte. Alors que les assaillants refluaient de la capitale tchadienne, plusieurs figures de l'opposition non armée ont été arrêtées par la garde présidentielle : Lol Mahamat Choua, Ngarlejy Yorongar, Ibni Oumar Mahamat Saleh, et Wadel Abdelkader Kamougué ont été emmenés vers une destination inconnue. Selon l'association Amnesty International, au moins l'un d'entre eux, Yorongar, serait détenu dans les locaux de la présidence.

Depuis des années, ces opposants ont le tort de critiquer le président Déby, qui a conquis le pouvoir par la force en 1990, et s'est depuis maintenu à la faveur d'élections entachées de fraudes. Le régime soupçonne certains d'entre eux d'avoir été en contact avec les chefs rebelles au moment où ces derniers semblaient sur le point de l'emporter militairement.

Mais ces responsables de l'opposition ne sont pas les seuls à subir la vindicte du pouvoir. Selon Reed Brody, de l'ONG Human Rights Watch, Jacqueline Moudeina, qui dirige une association des droits de l'homme, a failli être enlevée à son domicile. Elle demande depuis