L'Afghanistan va de plus en plus mal. Malgré l'engagement de quarante pays au sein de l'Isaf (la Force internationale d'assistance à la sécurité), la présence de 43 250 hommes - ils n'étaient que 16 000 il y a deux ans - et des moyens considérables, notamment aériens, l'insurrection islamiste n'a cessé de progresser dans le sud et l'est du pays.
Cette détérioration de la situation commence à affecter sérieusement la cohésion de l'Otan, qui s'est réunie hier à Vilnius (Lituanie) pour tenter de désamorcer la crise. L'Alliance atlantique est confrontée à deux questions majeures : le non-engagement de certains de ses membres au combat et l'envoi de renforts, réclamés par les chefs militaires de l'Otan.
Renforts. Confronté directement à la montée en puissance des talibans, Washington insiste depuis un an et demi pour que les pays européens - dont l'Allemagne, la France, l'Espagne et l'Italie - se joignent davantage à ceux qui, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas et surtout le Canada, affrontent au quotidien l'insurrection. Des pressions qui n'ont semble-t-il pas abouti, les ministres européens campant sur leurs positions.
Particulièrement visé par les critiques de Robert Gates, le secrétaire américain à la Défense, son homologue allemand Franz Josef Jung a d'emblée refusé d'envoyer ses soldats combattre dans des zones dangereuses. Les 3 200 soldats de Berlin représentent le troisième contingent déployé en Afghanistan après ceux des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. La France, qui