La victoire prévisible de Dmitri Medvedev à l'élection présidentielle russe du 2 mars se fera sans la caution de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Au terme de plusieurs mois d'allers-retours vaudevillesques entre Moscou, Vienne et Varsovie, les experts occidentaux de l'observation des scrutins ont annoncé hier l'annulation de la mission prévue en Russie en raison «des restrictions imposées par les autorités». Habituée à déployer plusieurs centaines d'observateurs des mois avant les élections, l'OSCE s'était vue contrainte ces dernières semaines à négocier pied à pied avec Moscou les dates et effectifs de sa mission. Dernièrement, Moscou proposait l'arrivée de cinq observateurs le 5 février, vingt autres le 8 février et cinquante encore le 20 février.
Après avoir ainsi fait courir leurs collègues européens, les diplomates russes dénonçaient hier les «ultimatums inacceptables» de l'OSCE et son «mépris pour les normes élémentaires de l'éthique». En décidant de boycotter cette élection, l'OSCE met en oeuvre un «plan» pour «affaiblir le nouveau président dès le début de son mandat», tonne Gleb Pavlovski, un des principaux idéologues du Kremlin. «Si l'on veut que l'Occident déclare nos élections légitimes, il suffit de donner un peu de gaz et de pétrole, voyez le Kazakhstan», renchérit Sergueï Markov, faisant allusion à l'indulgence dont bénéficie le régime kazakh. «Mais l'absence de l'OSCE ne délégitime