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Libération

Le Darfour paye le prix de la guerre Soudan-Tchad

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publié le 13 février 2008 à 2h19

Après le Tchad, le Soudan. Le macabre culbuto entre les deux pays, dont les habitants du Darfour sont les principales victimes, ne cesse de se répéter et de s'amplifier. A la suite d'une grande offensive de l'armée soudanaise dans l'ouest du Darfour, ces quatre derniers jours, plus de 12 000 personnes et des humanitaires travaillant dans cette zone (dont des membres de MSF-Suisse), ont fui vers le Tchad voisin, rejoignant les 240 000 réfugiés soudanais qui y vivent déjà. Au moins 200 personnes auraient été tuées dans l'attaque d'un seul des trois villages visés, Abou Sourouj, au nord de la ville d'Al-Geneina, près de la frontière tchadienne. Abou Sourouj et Sirba auraient été complètement rasés et, fait rare, un employé du Comité international de la Croix-Rouge a été tué dans ses locaux. «Ce sont les pires violences de ces deux dernières années», selon Olivier Bercault, chercheur à la cellule d'urgence de Human Rights Watch.

Pourquoi le pouvoir soudanais repasse-t-il à l'attaque ?

L'offensive en cours, dans le plus pur style du nettoyage ethnique de grande ampleur mené en 2003-2004, allie bombardements aériens, offensive mécanisée et recours aux jenjawids, milices à majorité arabes à la solde du pouvoir. Khartoum a profité des troubles au Tchad pour reprendre l'avantage dans la région de Geneina, sous la menace des rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM) depuis la fin 2007. Fortement aidé et armé par N'Djamena, le JEM est un mouvement d'obédience islamiste et