Menu
Libération

Berlin s'indigne des propos du Turc Erdogan

Article réservé aux abonnés
publié le 15 février 2008 à 2h21

Rien ne va plus entre Berlin et Ankara. Même la gauche allemande, en général plutôt favorable à une future intégration de la Turquie dans l'Union européenne, s'interroge et s'indigne. «Nous ne voulons pas de société parallèle en Allemagne», s'offusque le chef de la fraction sociale-démocrate au Bundestag, Peter Struck. Son alter ego conservateur reproche au Premier ministre turc de «s'immiscer dans les affaires intérieures allemandes» et appelle les Turcs d'Allemagne à faire preuve de «loyauté» envers leur pays d'accueil. Les libéraux, dans l'opposition, s'indignent de propos en faveur de la création d'une «petite Turquie» en Allemagne.

C'est une phrase choc du Premier ministre turc, issu du mouvement islamiste, qui a mis le feu aux poudres. «L'assimilation est un crime contre l'humanité», a martelé dimanche à Cologne, puis de nouveau mardi devant le parlement turc à Ankara, Recep Tayyip Erdogan.

Sans traduction. Il n'évoquait pas bien sûr la protection des minorités kurde, arménienne ou alévie de son pays, mais la défense des intérêts des trois millions de Turcs vivant en Allemagne. Le discours, par ailleurs plutôt modéré, avait été tenu - sans traduction allemande - devant un parterre de 16 000 Turcs allemands réunis à Cologne pour rendre hommage aux neuf Turcs décédés voici dix jours à Ludwigshafen (Ouest) dans un incendie dramatique et peut-être criminel. L'émotion suscitée par les propos d'Erdogan a été d'autant plus forte qu'ils arriven