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Libération

Kosovo, l'indépendance gagnée à petits pas

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La naissance du nouvel Etat, sans accord du Conseil de Sécurité de l’Onu, risque de rallumer les tensions régionales. Mais maintenir la situation actuelle n'était pas viable non plus.
par MARC SEMO
publié le 15 février 2008 à 7h00

Tout est prêt. Les lois censées garantir les droits des minorités non albanaises d’un Kosovo peuplé à 90% d’Albanais de souche et le nouveau drapeau qui, comme l’exige la communauté internationale, ne sera pas celui de la nation albanaise avec l’aigle noir sur fond rouge.

«Techniquement nous pouvons être indépendants dès maintenant» assurait le 15 février le premier ministre Hashim Thaçi, l'ancien chef de l'UCK et le parlement kosovar n'attend plus que l'ultime feu vert de Washington et des Européens pour la déclaration solennelle d'indépendance de cette province du sud de la Serbie placée sous protectorat international depuis le retrait des forces serbes en juin 1999.

Statu quo risqué

«L'indépendance est la moins mauvaise des solutions» assurent les diplomates occidentaux qui la jugent inéluctable. Mais proclamée unilatéralement, sans accord du Conseil de Sécurité de l'Onu en raison de l'opposition de Moscou, la naissance de ce nouvel Etat dans l'ex-espace yougoslave risque de rallumer les tensions régionales. Mais le maintien du statu quo actuel, était encore plus lourd de risques. Il s'agit en outre d'une «indépendance sous tutelle» de l'Union Européenne et Bruxelles enverra une mission de prés de 2000 personnes notamment pour la justice et la police en plus de 17 000 soldats de la KFOR.

Pour l'essentiel ce plan reprend celui du médiateur de l'Onu, l'ancien président finlandais Marti Ahtissari, qui préconisait «un statut d