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Libération

La grande peur d'un précédent

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La Russie, une dizaine d'Etats membres de l'Union européenne... et la Chine, craignent la contagion.
par MARC SEMO
publié le 15 février 2008 à 7h00

L’intransigeance affichée par Moscou dans son refus de toute indépendance kosovare ne s’explique pas seulement par la solidarité historique avec la petite Serbie slave et orthodoxe. Les autorités russes craignent qu’un tel précédent n’encourage ce qui reste de la guérilla indépendantiste en Tchétchénie.

Leur contre-attaque est de faire monter les enchères. «La solution retenue pour le Kosovo doit avoir une application universelle», a plusieurs fois mis en garde Vladimir Poutine. En clair, Moscou pourrait, en rétorsion, encourager l'indépendance de petits territoires au statut bancal, de ces Républiques autoproclamées qu'elle tient à bout de bras pour faire pression sur certains des Etats issus de son défunt empire. Ainsi la Transnistrie, créée par l'ex-Armée rouge entre l'Ukraine et la Moldavie, ou l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, qui ont fait sécession l'arme poing avec l'aide russe de la Géorgie. Il y a aussi le Haut-Karabakh, enclave peuplée d'Arméniens en Azerbaïdjan et conquise par l'Arménie alliée de la Russie.

Mainmise sur le Tibet

A la veille de la proclamation de l'indépendance kosovare, le président russe dans sa dernière conférence de presse a repété à nouveau que «le soutien à une déclaration unilatétale du Kosovo est immoral et illégal» mais il assurait ne pas vouloir faire la même chose. Du moins pour le moment. La Chine est tout aussi ferme sur le dossier Kosovo et pour les mêmes raisons, inquiète pour sa mainmise sur le Tibet ma