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Libération
Interview

«Le niveau de coopération du Soudan n'est pas celui souhaité par l'ONU et l'UA»

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publié le 15 février 2008 à 2h21

Said Djinnit, commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'Union africaine (UA), évoque les dossiers les plus sensibles sur le continent.

Quelle est la position de l'UA vis-à-vis du Soudan, accusé d'avoir piloté l'attaque sur N'Djamena au début du mois ?

Sur la base des informations recueillies, l'UA ne peut pas pointer du doigt le Soudan. Il faut avoir des éléments probants pour désigner un pays, or aucune de nos missions n'est arrivée à cette conclusion, même si de fortes présomptions pèsent sur Khartoum.

La mission de maintien de la paix ONU-UA au Darfour (Minuad) devrait compter 26 000 hommes, pourquoi sont-ils moins de 9 000 ?

D'abord, il y a les retards liés aux difficultés classiques auxquelles font face les Nations unies lorsqu'il faut déployer des troupes : des problèmes légaux, logistique, d'entraînement, de préparation. Cette opération a lieu au Soudan, un pays qui aurait souhaité qu'il n'y ait jamais de présence internationale, même africaine. Tout fait l'objet d'examens méticuleux au niveau des instances soudanaises. Se greffent des malentendus entre l'ONU, l'UA et le gouvernement soudanais, qui ralentissent considérablement le dispositif. Le niveau de coopération des autorités du Soudan n'est pas toujours celui souhaité par l'ONU et l'UA.

Les problèmes logistiques persistent-ils ?

Absolument ! Des pays font des offres qui ne sont pas à la hauteur des conditions posées par les Nations unies pour de telles opérations. D'autres retirent leur offre initiale : c'est le ca