Tandis que sur la place des Martyrs, dans le centre de Beyrouth, une foule compacte commémore le troisième anniversaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, des milliers de partisans du Hezbollah convergent vers un complexe de la banlieue sud pour rendre hommage à Imad Moughnieh, le chef de la branche militaire du parti, assassiné mardi à Damas (Libération d'hier).
Hier, les deux Liban, celui des partisans de la majorité antisyrienne soutenue par les Occidentaux, et celui des sympathisants du Hezbollah, chef de file de l'opposition alliée à l'axe irano-syrien, célébraient chacun leur martyr, un drapeau libanais à la main. Entre les deux, des centaines de militaires veillaient à ce qu'ils ne se croisent pas. Ces derniers jours, de multiples bagarres, se soldant par des échanges de tirs, ont opposé membres de l'opposition et de la majorité.
«Terroristes syriens». Dans le centre-ville de la capitale, survolé par des hélicoptères de l'armée, plusieurs centaines de milliers de personnes sont au rendez-vous fixé par la majorité parlementaire, devant le tombeau de Rafic Hariri. Sunnites, chrétiens et druzes ont bravé les risques sécuritaires pour soutenir leurs leaders qui se succèdent à la tribune, pour dire stop aux attentats et surtout appeler à l'élection d'un président de la République.
«Nous en avons marre de cette crise politique sans fin, martèle Michel, commerçant. Nous voulons que Michel Sleimane soit élu.» Le commandant en chef de