Menu
Libération

Nawaz Sharif, retour à l'envoyeur

Article réservé aux abonnés
publié le 16 février 2008 à 2h21

Un Nawaz Sharif patricien, le crâne regarni, haranguant le peuple et posant avec les avocats en révolte : c'est le clip de campagne du parti de l'ancien Premier ministre, qui fait figure d'opposant numéro 1 au régime du président Musharraf depuis l'assassinat de Benazir Bhutto, le 27 décembre. Lundi, à l'occasion des élections législatives au Pakistan, Sharif entend bien prendre sa revanche.

De retour au pays depuis novembre 2007, après sept années d'exil, le président de la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) savoure son come-back. Chef d'un gouvernement qui avait inauguré la «première bombe nucléaire islamique», Sharif avait été évincé du pouvoir par le chef de l'armée, le général Pervez Musharraf, lors d'un coup d'Etat en 1999. Le Premier ministre a alors été condamné à perpétuité pour «corruption, terrorisme et détournement d'avion». Il avait en effet tenté d'empêcher l'avion de Pervez Musharraf d'atterrir le jour du putsch. La peine de prison a finalement été remplacée par un exil confortable chez ses protecteurs en Arabie Saoudite.

«Estocade». Aujourd'hui, Nawaz Sharif fait feu de tout bois contre le chef de l'Etat. Le général Musharraf profite de l'état d'urgence pour purger la cour suprême des magistrats indociles ? Il appelle aussitôt au boycott des élections, réclamant la réintégration des juges insoumis. Mais le Parti du peuple pakistanais (PPP) de feue Benazir Bhutto snobe l'idée du boycott. «Cela aurait pourtant été l'estocade finale pour Musharraf,