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Libération

Affrontements quotidiens à Beyrouth

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publié le 18 février 2008 à 2h22

Il est 22 h 30, samedi soir à Beyrouth, quand la nouvelle se propage de portables en portables : des affrontements opposent sunnites et chiites à Ras al-Nabah, un quartier mixte du centre de la capitale. Les violences sont en train de gagner deux autres quartiers de la ville, il y aurait déjà 5 blessés. Dans un restaurant situé en secteur sunnite, le propriétaire fait le tour des tables. «Finissez vos plats rapidement. Je préfère fermer. On ne sait pas comment la situation peut évoluer». Les clients tentent de joindre leurs proches. Les lignes téléphoniques sont saturées comme à chaque fois qu'il se passe quelque chose dans le pays. «Tu sais où ça chauffe ? Par quelle route est-ce que je peux rentrer ?» Quelques minutes plus tard, chacun est chez soi et appelle ses amis pour s'assurer qu'ils sont également en sécurité.

«Kalachnikovs». Le bilan de la soirée fait état d'une vingtaine de blessés. Plusieurs magasins ont été incendiés. L'armée s'est déployée et a rétabli le calme dans la nuit. Le lendemain à Ras al-Nabah, les partisans de Saad Hariri, leader sunnite de la majorité parlementaire et fils de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, accusent «des chiites venus d'autres quartiers» de les avoir agressés. «Ils avaient des kalachnikovs. Ils nous ont tirés dessus», affirme Mohamad, en pointant du doigt l'angle de la rue par où ils seraient arrivés. A une centaine de mètres de là, un membre du Hezbollah, le parti chiite à la tête de l'opposition l