Il y a les chants patriotiques hurlés par les hauts parleurs, la profusion de drapeaux serbes frappés de l'aigle blanc et la réthorique d'usage pour pourfendre Washington et les Européens qui reconnaissent l'indépendance «illégale et immorale», proclamée unilatéralement dimanche par les autorités d'un Kosovo peuplé à 90 % d'Albanais de souche. «La Serbie est comme un corps humain et le Kosovo en est l'âme. Que peut être un corps sans son âme», martelait hier un pope lors d'un meeting de Mitrovica, ville du nord du Kosovo toujours divisée entre Serbes et Albanais. Là, dans ce territoire adossé à la Serbie où vivent 40 000 des 120 000 Serbes du Kosovo, comme dans les principales enclaves serbes comme Gracanica et Strpce, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour dénoncer l'indépendance. Il n' y a eu aucun incident. Mais hier soir, une explosion a retenti près d'un bâtiment de la police de l'ONU et l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
«Comme avant».Les Serbes du Kosovo, avec le soutien de Belgrade, commencent une longue résistance qu'ils veulent avant tout diplomatique et politique. Il n'est pas question non plus de créer une sécession au nord car «c'est tout le Kosovo qui est serbe et qui doit le rester». Juste avant la proclamation d'indépendance, des ministres sont arrivés de Belgrade pour rencontrer la population serbe et l'appeler «à rester dans ses maisons et sur les terres où elle vit depuis des siècl