La course à la reconnaissance du Kosovo est lancée. D'ici à la fin de la semaine, au moins la moitié des Etats membres de l'Union européenne (UE) auront établi des relations diplomatiques avec la province sécessionniste, au grand dam de Belgrade. Alors que les Etats-Unis ont ouvert le bal hier, la France lui a immédiatement emboîté le pas. Hier soir, l'Elysée a fait savoir que Nicolas Sarkozy avait écrit aux autorités de Pristina pour leur signifier que Paris reconnaissait «dès à présent le Kosovo comme un Etat souverain et indépendant». Peu après, Londres faisait de même.
Réticences. «En tant que telle, l'Union ne reconnaît pas d'Etat, c'est la prérogative des Etats membres», a précisé, hier à Bruxelles, Dimitrij Rupel, le ministre des Affaires étrangères slovène dont le pays préside l'UE, à l'issue d'une rencontre avec ses vingt-six partenaires : «Certains le feront, d'autres pas.» Et c'est tout le problème : les Vingt-Sept n'ont pu présenter un front uni, alors même qu'il s'agit de la stabilité de son arrière-cour, celle des Balkans. Si les quatre grands (Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) sont cette fois sur la même longueur d'onde, six pays ont confirmé leur opposition, par crainte de créer un précédent, à la reconnaissance du nouvel Etat : l'Espagne, la Roumanie, la Bulgarie, la Slovaquie, la Grèce et Chypre (lire Libération d'hier).
Pour essayer de convaincre ces pays réticents, les chefs de la diplomatie se sont réunis à huis clo