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Libération

«Raúl Castro va pouvoir mettre en place les réformes qu’il souhaite»

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Enseignante à l'Institut des hautes études sur l'Amérique latine (Iheal), Janette Habel revient sur l'annonce de Fidel Castro de son retrait à la présidence de Cuba.
par Recueilli par F. Me.
publié le 19 février 2008 à 7h00

Le retrait de Fidel Castro de la présidence de Cuba est-il un événement ?
C'est un non-événement et un événement. Un non-événement car tout est programmé, minuté à Cuba, on ne laisse rien au hasard. Et puis Raul Castro est déjà à la tête du pays depuis plus de dix-huit mois. Mais c'est aussi un événement à cause de la suite. Dimanche, on va savoir qui est élu Président - ce devrait être Raul, mais de toute façon, ce sera pour une période brève - et qui entre au Conseil d'Etat (le «gouvernement» cubain, ndlr). Or, avec le retrait de Castro, il risque d'y avoir aussi un mouvement de départ des anciens, remplacés par des plus jeunes. On va également observer si des changements institutionnels sont lancés par le Conseil d'Etat. Reste enfin la question du Parti communiste cubain (PCC). Un parti qui est la colonne vertébrale de l'Etat et qui n'a pas organisé de congrès depuis plus de dix ans. D'ailleurs, Fidel Castro est le secrétaire général du PCC et n'a pas annoncé qu'il quittait cette fonction.

Raul Castro a-t-il désormais les mains libres ?
Disons qu'avant il se demandait toujours si le grand frère reviendrait ou pas. Or Fidel Castro a bien précisé dans son message qu'il n'était pas candidat à la présidence, mais aussi qu'il refuserait si on le poussait à la tête du pays car il y a des gens dans l'appareil d'Etat qui souhaitaient encore qu'il soit Président. Il y a donc une hypothèque qui est levée pour Raul. Il va pouvoir mettre en